Eglise Sainte-Marie Sarlat 1900

Les 7 vies de l'Église Sainte-Marie à Sarlat-la-Canéda.

De la Terre Sainte aux Saveurs Divines :
La Renaissance Rebelle de l’église Sainte-Marie de Sarlat

Au cœur de Sarlat-la-Canéda se dresse une église qui refuse d'en être une. Le récit de l’église Sainte-Marie n'est pas une pieuse prière ; c'est la chronique d'une révolte citoyenne, d'un drame religieux et d'une réinvention de génie.

Une Église Née de la Fureur Citoyenne

L'histoire commence au XIVe siècle, alors que l'église paroissiale de Sarlat n'est plus qu'une ruine. Excédés par des années de conflit avec les autorités ecclésiastiques, les fiers citoyens de la ville décident de prendre les choses en main. Le 25 juillet 1365, leur décision est révolutionnaire : démolir le vieil édifice pour construire de leurs propres mains une nouvelle église, plus grande et plus magnifique encore.

Pour financer ce projet sans précédent, ils s'imposent un impôt supplémentaire. Point de dons pieux ici, mais un investissement forcé dans leur propre fierté. La première pierre est posée trois ans plus tard. Mais la Guerre de Cent Ans vient contrecarrer leurs ambitions, et la construction s'éternise, transformant l'église en un monument à leur ténacité à toute épreuve.

Un Évêque qui Tourne le Dos à Dieu

Des siècles plus tard, la Révolution française déchaîne une vague de chaos qui s'avère fatale pour le diocèse de Sarlat. L'église perd son statut, et c'est là que le véritable drame commence.

Un doyen respecté, Pierre Pontard, est élu évêque ‘constitutionnel’. Envoyé à Paris comme député, il commet l'impensable le 23 septembre 1793 : il abjure son sacerdoce. Emporté par la ferveur révolutionnaire, non seulement il déclare publiquement sa perte de foi, mais il se marie dans la foulée !

Un évêque reniant Dieu.... Ohlala ! La nouvelle est un coup de massue pour les habitants de Sarlat.

La quête de son successeur se révèle tout aussi dramatique. De vives protestations retardent d'une année entière l'ordination du prêtre suivant en 1800, obligeant la cérémonie à se tenir en secret à Bordeaux. Le calme ne revint que lorsque ce nouveau prêtre mourut un an plus tard, clôturant enfin ce chapitre turbulent de l'histoire ecclésiastique.

Ancienne eglise sainte-Marie Sarlat

 

De l'Usine d'Armes au Paradis des Gourmets

Dépouillée de sa vocation sacrée, Sainte-Marie entame alors une série de carrières insolites, servant de fabrique d'armes et de salpêtre, de boulangerie et même d'entrepôt de charbon.

En 1815 le bâtiment est vendu en huit lots. Le nouveau propriétaire démolit une partie du chœur pour en vendre les pierres, et l'église semble alors condamnée. La ville doit intervenir, rachetant le terrain pour y aménager une place.

Après une période comme bureau de poste (1905-1935) et des décennies d'abandon, un nouveau héros entre en scène : l'architecte de renommée mondiale et lauréat du prix Pritzker, Jean Nouvel, est chargé de sa transformation. Sa vision est aussi brillante que logique : un lieu qui a autrefois nourri les âmes devait désormais nourrir les estomacs.

En 2001, il dévoile le résultat. Derrière deux portes d'acier gigantesques et iconiques se cache aujourd'hui le plus éblouissant marché couvert de la Dordogne. Là où l'on chuchotait des prières, les tentations du foie gras, des truffes et des vins locaux vous tendent les bras.

L'Église Sainte-Marie est devenue le symbole ultime de la résilience : un lieu saint qui a échangé le ciel contre la terre, et y a trouvé sa véritable gloire.

Visitez le Marché Couvert :

  • à mi-mars : Mar, Mer, Ven, Sam (8h30 - 13h00)
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Marché Couvert sarlat-la-caneda

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